Être propriétaire d’un animal de compagnie, c’est plus que du plaisir et des câlins. Il s’agit également de faire face à des situations désagréables et de prévenir les maladies. Les parasites sont l’un des défis majeurs auxquels les propriétaires d’animaux doivent faire face. Dans le monde moderne des animaux de compagnie, les parasites sont un sujet de premier plan. Et cela pourrait être lié à l’augmentation des températures mondiales.

Attendez une seconde ! Comment en sommes-nous venus à parler de changement saisonnier alors que nous parlions de parasites ? Eh bien, aussi étrange que cela puisse paraître, ces deux sujets sont étroitement liés. Commençons par la base.

A kitten - Siberian cat hunting in grass. Purebred, red color type

Qu’est-ce qu’un parasite ?

Toutes les créatures vivantes sont en relation les unes avec les autres. Il existe de nombreuses formes de relations. Alors que certaines sont bénéfiques pour les deux parties, d’autres peuvent être préjudiciables ou même mortelles.

Le parasitisme est une forme de relation particulièrement intéressante qui, dans de nombreux cas, peut être préjudiciable ou même mettre la vie en danger. Il comprend deux organismes : un hôte et un parasite. Le parasite vit à l’intérieur ou sur l’hôte et l’exploite.

En un mot, le parasite est biologiquement adapté pour consommer les ressources de l’hôte afin de survivre. En fait, un parasite est un organisme qui vit aux dépens d’un autre organisme et dont le mode de vie peut nuire à l’organisme exploité.

En fonction de l’endroit où ils vivent, il existe deux groupes de parasites :

Endoparasites : les parasites qui vivent à l’intérieur de l’hôte (comme indiqué dans l’image ci-dessous). Trichuris trichiura est un endoparasite qui vit dans les intestins.

● Ectoparasites : parasites qui vivent à la surface de l’hôte.

whipworm (Trichuris trichiura) is parasitic helminthic nematode (roundworm) under the microscope view for education

Ectoparasites – le risque

Les parasites externes présentent de grands risques pour la santé de nos animaux de compagnie. Leur impact négatif se produit à plusieurs niveaux et les effets néfastes sont nombreux.

Les parasites externes peuvent provoquer des lésions cutanées (de la peau)

Les lésions cutanées constituent un problème en soi. Par exemple, les puces provoquent des démangeaisons et des douleurs cutanées. De plus, une fois la barrière cutanée perturbée (par le parasite externe), des infections secondaires (d’origine bactérienne ou fongique) et des inflammations cutanées (dermatite) risquent de se développer et d’aggraver encore un peu plus la situation.

Les parasites externes peuvent transmettre des agents pathogènes

Ces agents pathogènes sont responsables de l’apparition de maladies scientifiquement connues sous le nom de maladies à transmission vectorielle. Ces maladies peuvent passer inaperçues, mais elles peuvent aussi être très graves.

Les parasites externes déclenchent des réponses immunitaires

Au cours de leur activité à la surface de l’hôte, certains parasites externes pénètrent la barrière de la peau causant ainsi des dommages. De plus, ce faisant, les puces laissent leur salive dans la peau, ce qui déclenche une réaction allergique. Ce que l’on appelle la dermatite allergique aux piqûres de puces est l’exemple le plus courant d’une réaction immunitaire déclenchée par un parasite externe.

Les parasites externes ont un potentiel zoonotique

Un animal infesté de parasites externes augmente le risque que le propriétaire contracte ces mêmes parasites externes. Dans de tels cas, tout comme l’animal, le propriétaire est confronté à de multiples dangers, ceux associés au parasite lui-même et d’autres liés aux agents pathogènes que le parasite externe peut transporter avec lui. Les parasites externes peuvent compromettre la santé globale des animaux.

Les parasites externes peuvent mettre en danger la santé globale des animaux de compagnie

Les parasites externes, leur activité directe sur l’hôte et les éventuels agents pathogènes qu’ils transportent peuvent potentiellement affecter la santé de l’animal.

Beagle dog scratching body on green grass outdoor in the yard .

Quels parasites externes présentent un risque pour nos animaux de compagnie?

Nos chiens sont menacés par deux grands groupes de parasites externes :

La sous-classe des Acari (qui comprend les tiques et les acariens)

La classe des Insecta (qui comprend les poux, les moustiques, les phlébotomes et les mouches en autres).

Répartition géographique, modes de propagation et maladies

Pour vaincre l’ennemi (dans ce cas, les parasites externes) nous devons tout savoir sur eux. C’est pourquoi nous allons maintenant passer en revue les parasites externes les plus courants en Europe. Nous discuterons de leur répartition géographique, des modes de propagation et des maladies qu’ils transmettent.

Les tiques

Les tiques sont un groupe de parasites suceurs de sang qui comprend 12 espèces différentes. Voici les espèces de tiques les plus importantes en Europe :

Ixodes ricinus : largement présente dans toute l’Europe, elle est à l’origine de la transmission des agents pathogènes responsables de la borréliose (maladie de Lyme), de la ehrlichiose, de l’anaplasmose, de la fièvre Q, de la tularémie et de l’encéphalite européenne à tiques.

Rhipicephalus sanguineus : principalement présente dans le sud de l’Europe mais en expansion. Responsable de maladies comme la babésiose, l’hépatozoonose, l’ehrlichiose, l’anaplasmose, la fièvre tachetée méditerranéenne et la tularémie.

Dermacentor reticulatus : largement présente en Europe. Responsable de la transmission de l’agent causant la forme la plus grave de babésiose chez le chien.

Les tiques sont actives à partir de 7°C, c’est pourquoi les tiques sont généralement observées de mars à novembre et également pendant les hivers chauds. C’est aussi la période où les parasitologues recommandent de protéger votre chien ou votre chat des tiques. Dans certaines régions, comme l’Espagne, les tiques peuvent être actives toute l’année.

Les puces

Les puces Les puces sont des petits insectes sans ailes, suceurs de sang dont la présence est particulièrement fréquente chez les chiens, les chats et les petits mammifères. En Europe, les espèces de puces les plus courantes chez les animaux de compagnie sont :

La puce du chat : pas très difficile en ce qui concerne le choix des hôtes. En fait, la puce du chat est la puce la plus courante chez tous les animaux de compagnie.

● La puce du chien : beaucoup plus rare, elle est trouvée dans moins de 10 % des cas. Néanmoins, elle peut aussi causer des problèmes.

Les puces se développent moins dans des conditions extrêmement chaudes, froides, sèches ou humides et n’aiment pas beaucoup les hautes altitudes. Par conséquent, nous pouvons supposer que les puces sont réparties dans toute l’Europe à l’exception des Alpes et des Pyrénées. Les infestations de puces ont tendance à atteindre un pic deux fois par an – en été et en automne. Néanmoins, comme les puces peuvent survivre à l’intérieur, des infestations de puces sont possibles tout au long de l’année. Les puces se propagent facilement parmi les hôtes. Par ailleurs, si les conditions environnementales sont bonnes, les formes immatures peuvent survivre pendant des mois sans hôte. Ceci est particulièrement important car les puces passent seulement 5 % des stades de sa vie (puces adultes) sur les animaux de compagnie ; elles passent les 95% restants (oeufs, larves et pupes, les formes immatures) dans l’environnement. Étant donné qu’une seule puce peut pondre jusqu’à 50 oeufs par jour, l’éradication des infestations de puces dans l’environnement peut se révéler être une tâche difficile.

Les puces (ou, plus précisément, leur salive) déclenchent une réaction allergique connue sous le nom de dermatite allergique aux piqûres de puces. Une forte infestation de puces peut entraîner une perte de sang importante, voire une anémie (faible taux de globules rouges). Les puces du chat et du chien peuvent également transmettre des vers plats à l’hôte. Enfin, les puces peuvent transmettre différents agents pathogènes. Par exemple, la puce du chat est porteuse des bactéries responsables de la maladie des griffes du chat chez l’homme.

Les poux suceurs et broyeurs

Les poux sont des insectes sans ailes, très spécifiques à l’hôte. Ils existent deux espèces :

Les poux broyeurs : qui se nourrissent de débris cutanés

Les poux suceurs : qui se nourrissent de sang. Les infestations massives de poux broyeurs peuvent provoquer des lésions cutanées, tandis que une forte infestation de poux suceurs peut potentiellement provoquer une anémie.

De plus, certains poux peuvent transmettre des vers plats.

Phlébotomes ou mouches des sables

Le phlébotome est très présent dans le sud de l’Europe, principalement dans la région méditerranéenne. Il sert de vecteur, transmettant le parasite protozoaire (Leishmania infantum) responsable de la leishmaniose. La leishmaniose est une maladie grave et potentiellement mortelle qui peut affecter aussi bien les chiens que les humains.

Les moustiques

Avec plus de 3500 espèces différentes, les moustiques constituent une nuisance dans le monde entier. Les moustiques sont un vecteur important pour deux types de vers importants : l’un d’eux vit dans le coeur et les vaisseaux sanguins (Dirofilaria immitis) et l’autre sous la peau (Dirofilaria repens).

Acariens de la gale sarcoptique et notoédrique

Sarcoptes scabiei est responsable de la gale sarcoptique chez de nombreux animaux de compagnie. Cet acarien est largement répandu dans toute l’Europe, mais il est le plus souvent signalé dans les zones urbaines d’Europe centrale.

La gale sarcoptique est principalement caractérisée par des lésions cutanées. Si elles ne sont pas traitées, ces lésions peuvent progresser pour finalement aboutir à une faiblesse et un amaigrissement potentiellement mortel.

Acariens de la gale démodécique

Les acariens de la gale démodécique, en forme de cigare, sont des habitants naturels des follicules pileux. Contrairement à la plupart des parasites externes, ces acariens ne sont pas contagieux. Cependant, ils sont opportunistes.

Lorsque la protection immunitaire normale de la peau est défaillante, ils provoquent une maladie appelée démodécie. La démodécie canine est causée par le Demodex canis tandis que la démodécie féline est causée par le Demodex cati et le Demodex gatoi.

Notoedres cati provoque la gale chez les chats. Il est facilement transmissible et très contagieux. Il peut être trouvé dans toute l’Europe. Le N. cati provoque la gale notoédrique caractérisée par des lésions de perte de poils généralement localisées sur la tête et les oreilles. Dans les cas graves, les chats sont affaiblis et cela peut engendrer la mort.

Les acariens otodectiques de la gale

L’acarien d’oreille – Otodectes cynotis provoque une inflammation de l’oreille (otite) chez les chats, les chiens et les furets. Il est plus fréquemment signalé chez les jeunes que chez les adultes et chez les chats que chez les chiens. L’inflammation de l’oreille et les symptômes qui l’accompagnent sont appelés otoacariose.

Les acariens à fourrure

Les acariens à fourrure sont des parasites relativement gros, transparents et très contagieux, souvent visibles sous forme de points blancs mobiles entre les écailles de la peau et les pellicules. Ils infestent généralement les chiens, les chats et les lapins, mais s’ils en ont l’occasion, ils se nourrissent également sur les humains.

Les acariens du pelage, également connus sous le nom de Cheyletiella parasitovorax, sont largement présents en Europe. Ils se transmettent facilement entre les hôtes après un contact étroit. A ce jour, il n’existe aucun agent pathogène transmis par les acariens du pelage. La seule conséquence de leur comportement parasitaire est une inflammation locale de la peau qui provoque une irritation et une gêne.

Les aoûtats

Les aoûtats Les aoûtats sont facilement visibles à l’oeil nu. Il est intéressant de noter que seule la forme larvaire, d’une couleur orange inhabituelle, présente des caractéristiques parasitaires. Elle provoquent diverses lésions cutanées et la perte de poils.

Seasonal change affecting parasitic activity

Comment le changement saisonnier affecte-t-il l’activité parasitaire?

Comment le changement saisonnier affecte-t-il l’activité parasitaire? Des maladies autrefois rares ou endémiques des zones tropicales et subtropicales font aujourd’hui leur apparition dans le monde entier. Les choses étaient beaucoup plus simples dans le passé. Nous savions exactement quels parasites externes pouvaient être présents et quand.

Aujourd’hui, les parasites externes peuvent être présents toute l’année. Cela serait principalement dû au changement saisonnier, qui entraîne un climat plus chaud et qui, à son tour, fait que les parasites sont actifs plus de jours par an et qu’ils se répandent davantage.

Les effets plus profonds du changement saisonnier sur la distribution des parasites 

D’autres raisons expliquent la répartition géographique changeante des parasites externes : l’augmentation de l’adoption d’animaux de compagnie à l’étranger et les voyages des animaux de compagnie. Lorsque les animaux de compagnie des régions endémiques se rendent dans des endroits non endémiques, il est possible qu’ils transportent plus que leur passeport. Cependant, les voyages et les adoptions d’animaux de compagnie n’expliquent pas à eux seuls à ce problème. Prenons l’exemple d’un parasite externe endémique de la région méditerranéenne et qui se retrouve dans le nord de l’Europe centrale. Si les conditions ne sont pas favorables, ce parasite ne pourra pas survivre. Cependant, si les conditions sont agréables (plus chaudes en raison des changements saisonniers), le parasite évoluera avec toutes les conséquences que cela implique. 

Protect our dog from parasite

Comment pouvons-nous protéger nos animaux de compagnie des parasites?

En s’intéressant directement au problème, protéger nos animaux de compagnie des parasites externes n’a jamais été aussi simple. Les propriétaires d’animaux et les vétérinaires disposent aujourd’hui d’une gamme de produits qu’ils peuvent utiliser pour contrôler et prévenir les infestations des parasites externes.

D’un autre côté, si l’on considère la situation dans son ensemble, la protection de nos animaux de compagnie n’a jamais été aussi difficile. En effet, les parasites externes deviennent un problème émergent dans des endroits inhabituels et à des périodes inhabituelles de l’année.

La meilleure façon de protéger nos animaux de compagnie passe par une éducation appropriée et de suivre les conseils de votre vétérinaire. Demandez à votre vétérinaire la protection dont votre animal a besoin.

Conclusion

Avez-vous déjà entendu le vieux proverbe africain « Il faut un village pour élever un enfant » ? Le même concept peut s’appliquer aux animaux de compagnie. Élever des animaux en bonne santé nécessite des efforts combinés. Les vétérinaires, les médecins et les propriétaires d’animaux doivent travailler ensemble pour protéger les animaux de compagnie contre les risques parasitaires en constante augmentation. Tout le monde doit travailler ensemble pour prévenir ou au moins réduire les complications associées au changement saisonnier.